Lundi 03 février 2025 sur RADIO FM PLUS 91fm Montpellier l’émission Traces de Lumière de 11h à 12h (rediffusion samedi 8 février de 11h à 12h) est consacrée aux Quatre nuits d’Alfred de MUSSET – vous pouvez aussi écouter l’émission par internet et ensuite en podcast (https://www.radiofmplus.org/?s=traces+de+lumi%C3%A8re).
Dans le recueil Poésie Nouvelles nous trouvons les célèbres Quatre Nuits. Elles représentent dans notre poésie un phénomène unique. Elles donnent la meilleure idée de ce que peut être un poète inspiré qui rencontre vraiment sa muse, sans qu’il y ait rien là de laborieux, de forcé, d’attendu. Il y a en fait dédoublement du poète, celui qui s’affirme dans La nuit de décembre et ce sont des dialogues entre MUSSET et MUSSET, ce qui leur donne vérité, couleur et
surtout cette coulée naturelle qui charme le lecteur. Dans Les Nuits, on trouve les étapes d’un itinéraire spirituel. Ces Nuits viennent du cœur, de l’inspiration du moment, elles naissent de l’émotion, elles ne sont nullement forcées. Elles
sortent des sentiers battus de toute logique. Projection de la dualité du poète. Elles forment une musique de voix opposées, avec chacune sa mesure, ses timbres, ses sonorités du grave à l’aigu, ses couleurs du bleu du ciel au noir infernal, ses épisodes de la blessure à l’espérance, de la souffrance à la création. C’est la face d’ombre et la face de lumière dialoguant.
-La Nuit de Mai ou les vaines séductions de la poésie. La Muse exhorte Le Poète à chanter et lui propose d’oublier son mal en laissant errer son inspiration ; mais il persiste à se taire et demeure abîmé dans sa douleur. Ne peut-il alors, suggère-t-elle, servir au public en festin poétique les souffrances de son cœur ? Il juge la tâche au-dessus de ses forces et se dérobe définitivement.
-La Nuit de Décembre ou l’obsession de la solitude est pour Alfred de MUSSET celle de l’angoisse qui a quelque chose de funèbre : c’est le spectre de la jeunesse qui apparaît dans cette odyssée où surgit toujours, effrayant, l’inconnu, l’autre. Un personnage qui ressemble au poète comme un frère lui est toujours apparu aux heures sombres de sa vie. Il interroge ce double mystérieux, qu’il vient de retrouver au moment où il enfermait dans un coffret les reliques d’un amour brisé. L’étrange vision révèle son secret : elle s’appelle la solitude.
-La Nuit d’août ou les illusions du plaisir fut écrite selon le même cérémonial romantique que les autres dans un état d’exaltation. Le poète veut vivre, aimer et il y a plus d’animation, de la joie même. C’est le chant de l’amour douloureux, mais triomphant. Le poète accueille avec joie sa muse : mais elle s’inquiète de le voir plongé dans une ivresse factice : pense-t-il être guéri de sa blessure et ne regrettera-t-il pas ? Le poète refuse de partager ses alarmes ; il veut renaître au bonheur dans l’exaltation de nouvelles amours.
-La Nuit d’Octobre ou les bienfaits de la douleur, le poète se croit guéri de son mal ; mais, en évoquant ses souvenirs, il s’indigne bientôt et maudit celle qui l’a fait souffrir. La Muse alors le console. Ne doit-il pas à cette expérience de savoir mieux goûter désormais les joies terrestres ? Le Poète, dans un sursaut, se dispose à renaître avec le jour qui se lève. Mais les rancœurs de l’amant trompé, le poème va vers la résignation et le pardon.
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