Dans Une saison en enfer, Arthur RIMBAUD est le siège d’une dualité constante : relatif et absolu, pureté et souillure, instant et éternité, innocence et culpabilité, individu et société, plénitude des sens et extase de l’âme, domination et soumission, barbarie et progrès, révolte et châtiment. Il veut saisir : « La vérité dans une âme et dans un corps. »
Le poète condense son expérience existentielle, poétique et spirituelle, exprime les oppositions internes, les échecs, les tâches : réinventer l’amour, réinventer la poésie, crédo de l’avenir.
Une saison en enfer montre l’acheminement du poète vers la connaissance de soi par l’affranchissement des tutelles, par le combat spirituel solitaire et douloureux.
C’est l’annonce d’une autonomie de la poésie, de sa valeur comme mode de connaissance, comme contact direct avec le monde.
Une saison en enfer est une œuvre composée de fragments, de débris d’œuvres de poèmes non menés à terme, mais qui sont liés par le drame intime, les dévoiements, les conversions manquées, les recherches de la raison, les chutes, la nuit, les yeux vers l’étoile, la force du sol.
Une saison en enfer s’achève sur un émouvant Adieu. Parvenu au seuil de la démence, usé des excès de toute sorte, RIMBAUD se livre à un douloureux retour sur lui-même. Cet orgueilleux conçoit maintenant le prix de l’humilité, ce révolté aspire à une communion humaine.
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Bel hommage à la douleur sereine d’écrire. Le poète est-il et sera-t-il toujours le maudit, le mal dit. Le griot parle mal,chante mal, est chassé comme un jeteur de sort , un mendiant.Le nom d’Homère est une injure. Marsyas, dans l’Antiquité grecque est très symboliquement écorché vif. Depuis tout créateur de verbe est et sera un écorché vif.Merci encore une fois pour ce beau tableau parole et musique.