« Les Destinées », expose le thème fondamental de la Fatalité que les “filles du Destin” font peser sur l’homme, tenu enchaîné aussi par le Dieu des chrétiens. Or les vers de “la Maison du berger”, déploient un vaste imaginaire du Poète et de la Femme qui l’accompagne, Éva, « gémissant du poids de notre vie », mais se consolant sous le signe de la Poésie reflétant et illuminant la marche de l’Humanité.
Après “les Oracles”, critique du piètre royaume de Juillet suivie d’un “Post-scriptum” sur la Poésie, « art des choses idéales », “la Sauvage” vante la civilisation occidentale qui adopte une Indienne, établissant ainsi une harmonie sociale et morale.
Nouvelle retombée, dans « la Colère de Samson », poème de l’homme trahi par la femme. Mais le redressement stoïque et héroïque de l’homme face à la mort, au « destin irrévocable [qui] rend courageux » (Journal de Vigny), s’exprime à la fin du poème suivant, “la Mort du loup”, et « la Flûte », poème de l’artiste, termine cette série de trois poèmes par un encouragement aux forces de l’âme et un appel à la fraternité des esprits. Dans le poème La mort du Loup Alfred de Vigny joue sur le double registre de l’émotion et de la raison pour nous faire part d’une conception très élevée de la vie. Le poème en effet, à travers l’idéalisation du loup, la compassion et l’admiration exprimés par le poète, traduit sa volonté de dominer la douleur et de donner un sens à sa vie, selon une morale stoïcienne. Comme le loup, l’homme de génie ne peut-être qu’un solitaire qui accepte son sort sans se plaindre après avoir accompli au mieux la tâche qui lui a été attribué. Le refuge n’est pas en Dieu mais en soi-même (on peut dire aussi que cet apologue est une condamnation de la société qui asservit). Le poète a se perçoit comme un animal traqué qui pour rester libre, doit s’isoler et s’élever par un silence stoïque au-dessus de la fatalité, de la souffrance et de la mort.
Podcast: Download