Lundi 04 mars 2024 L’émission Traces de Lumière de 11h à 12h sur RADIO FM PLUS 91fm Montpellier a pour thème : A la rencontre du Mana de L’île de Pâques à la Polynésie- vous pouvez aussi écouter par internet www.radiofmplus.org ensuite en podcast.

Carnet de route A la rencontre du Mana de L’île de Pâques à la Polynésie extrait de mon livre Des nuages blancs au thé sublime. LE Mana présentation :

L’île de Pâques a l’histoire et les mystères d’un bout du monde. Il n’existe guère d’île aussi isolée dans les océans. Elle est le symbole fascinant de la mémoire humaine. Les navigateurs polynésiens y virent le bout de l’horizon promis par leurs dieux. L’île de Pâques : 24 kilomètres de long et 13 kilomètres de large. J’avais noté : Là est le parfum envoûtant de ces statues dressées ou couchées toutes sculptées renfermant en elle l’essence d’un au-delà. Face à ce qui est au-dedans de toute chose, de tout être, la mémoire pascuane n’est ni morte, ni liée à une subjectivité illusoire. Commence là un témoignage qui tente de donner forme à cette dimension spirituelle, cette veine souterraine mystérieuse qui hante les mythes de toute l’histoire de l’humanité. Pour les habitants de l’île de Pâques : Les pascuans : Le rocher, la pierre, la matière ne sont qu’un état de l’énergie qui habite notre univers. Cette pierre est tout comme nous, infinie et composée de matériaux qui existent dans notre propre corps. Elle possède une mémoire, la mémoire de l’île mais aussi l’empreinte du créateur. Ce que nous partageons n’est pas un culte de la pierre, mais une initiation à l’énergie sacrée. Les pascuans définissent ainsi le Mana : C’est la connaissance, c’est la télépathie, prévoir le futur, connaître le futur. C’est le pouvoir, un pouvoir qui agit à travers un homme, un lieu ou un objet. Le Mana est un savoir ample, un principe, une force, une énergie, qui tel le souffle de l’esprit inspire les êtres, imprègne les lieux et vivifie des moments privilégiés. Le Mana est une force impersonnelle, mais elle s’exprime toujours à travers quelqu’un ou à travers quelque chose. N’importe qui ou n’importe quoi ne possède le Mana. Seuls les divinités, esprits, âmes des morts, hommes et objets qui ont un rapport avec le sacré le détiennent. Dans les enceintes sacrées appelées Marae (symbolise l’espace originel) se dresse une plate-forme : le Ahu (est le réceptacle du temps), sur laquelle chaque clan dépose sa ceinture généalogique, une suite de statues qui relie les Dieux et les ancêtres au présent. Les prêtres appelés Tahua sont ceux qui se souviennent : ce sont les gardiens de la nuit. Ils ont le pouvoir de rappeler, dans ce temple à ciel ouvert, la Force de « ce qui a été », grâce à l’invocation des origines. Les prêtres invoquent ceux qui sont présentés au-delà de l’horizon. Ancêtres et Dieux sont invités à faire le voyage du Royaume du Po (le royaume de la nuit) au nombril du monde. Au fil des siècles naîtront sur l’île de Pâques des statues de pierre appelées les Moai. Leurs tailles et leurs formes vont évoluer vers plus de prestige, plus de présence. La taille des plates-formes sacrées : les Ahu va devoir également évoluer pour supporter le poids de plus en plus imposant du statut divin. Le Moai, c’est la racine, le lien à l’ancêtre. Le Moai, c’est le visage vivant de l’ancêtre. La pierre est vivante. Une vie profonde et silencieuse l’habite. En apparence, elle semble inerte mais cette perception est illusion. Comme un squelette elle soutient la vie. La pierre parle et le sculpteur répond. Sculpter c’est agencer la vie. C’est révéler une forme et donner un sens mystique, historique et artistique à la pierre. Le Moai est une forme qui médite. Il n’a pas besoin de jambes car sa position est celle de la concentration. Le Moai va au-delà de l’espace et du temps. Son influence existe même à distance et par-delà les années. Il puise son expression si particulière dans la concentration de ses forces intérieures. Il observe et il protège. Sa figure est abstraite, passive, en profonde réflexion. Son regard se porte vers l’intérieur de l’île, sur ses descendants, mais c’est aussi un regard vers l’au-delà. L’ancêtre poursuit son évolution même après sa mort. Pour les Pascuans l’homme était à l’image de l’univers. Et leur île un être vivant.

Traces de lumière : A la rencontre du Mana de l’île de Pâques à la Polynésie

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