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Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.
https://www.youtube.com/watch?v=aeihqNqFKck&t=23s La peur / Slimane.
Le contexte de l’introduction musicale
Slimane Nebchi, dit Slimane, est un auteur-compositeur-interprète et acteur français, né le 13 octobre 1989 à Chelles (Seine-et-Marne). Il s’est fait connaître en remportant la cinquième saison de The Voice en 2016 et sort son premier album A bout de rêves la même année.
La peur est extraite de l’album Chroniques d’un cupidon qui sort en 2022.
Cette chanson La peur évoque sa solitude, ses doutes sur l’avenir ou son rapport à la mort, sa confiance en lui, sa peur du succès comme de la fin de sa carrière, ses moments d’angoisse, le meurtre d’un ami, ou encore ses peurs face à sa fille.
La peur
La peur est un mot qui revient souvent en cure analytique. Pour trouver cette notion en psychanalyse, il faut se référer au mot angoisse. La peur est une émotion éprouvée lors d’une crainte, une inquiétude extrême suscitée ou pas par un danger repéré. La peur peut être ressenti comme diffu en soi, sans motif identifié. J’ai peur. dit le patient. De quoi avez-vous peur ? je ne sais pas. Je sais juste que je ne suis pas tranquille, reposé, détendu. Je suis inquiet, mais je ne sais pourquoi.
Pour Freud, la question de l’angoisse est arrivée très tôt dans ses observations cliniques. Il explique l’angoisse en deux théories successives. La première est que l’angoisse naît quand la satisfaction de la pulsion sexuelle n’est pas réalisée, élaborée corporellement. Elle est alors refoulée et dérivée vers des représentations dont les symptômes seront par-exemple la conversion hystérique. Dans sa seconde explication, en 1926, Freud n’identifie pas la pulsion sexuelle non satisfaite à l’origine de l’angoisse. Les pulsions non satisfaites ne sont pas nommées, mais sont en lien avec la perte du lien éprouvé par le nourrisson quand sa mère s’absente. Le nourrisson ne sait pas si cette absence est temporaire ou s’il a perdu ce lien irrévocablement. Ainsi, cette deuxième explication de l’angoisse est pour Freud le prototype des angoisses adultes. A cette angoisse liée à la perte d’objet d’amour, s’ajoutent l’angoisse de castration et l’angoisse de la perte d’amour du Surmoi. Ces deux formes d’angoisse sont liées à des fantasmes concernant le père.
Cette peur indicible, sans motif particulier ou apparent, s’enracine dans l’archaïsme de nos vies. Et les événements viennent répéter cette angoisse primaire de perdre quelque chose, quelqu’un et l’ultime peur serait peut-être celle inéluctable pourtant de perdre la vie.