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Et la femme entre dans l’histoire Comme arrive l’oeuvre d’un Dieu, in Dieu que c’est beau, Daniel Balavoine.
Contexte
Daniel Balavoine né en 1952 et mort en 1986, dans un accident d’hélicoptère au Mali, où il était pour y acheminer des pompes à eau. Daniel Balavoine a composé cette chanson Dieu que c’est beau pour la naissance de son fils Jérémie en 1984. Dieu que c’est Beau est le premier titre de Balavoine à entrer au Top 50, nouvellement créé. Cette chanson célèbre la beauté de la naissance d’un enfant, en faisant référence à la Genèse et au péché originel. Ainsi on peut entendre dans cette chanson Et la femme entre dans l’histoire comme arrive l’oeuvre d’un dieu. Et le fruit du péché est très beau L’enfant crie Tue le serpent L’ordre est nouveau
Qu’est-ce qui se dit là ?
Les mots de cette chanson expriment que la naissance d’un enfant procure tant d’amour et de beauté que le péché originel en est effacé. Le serpent, identifié comme responsable de de la faute est tué par l’arrivée au monde de l’enfant qui annonce un ordre nouveau. Je vous propose de réfléchir à la notion de culpabilité.
L’homme naît sans mémoire écrit Balavoine. Pas de mémoire, pas d’histoire et pourtant un péché inhérent à sa condition d’homme, fruit de l’amour. Un péché absous par l’amour et la beauté de la naissance. La culpabilité serait donc inhérente à notre condition humaine, culpabilité présente alors même que nous n’avons pas encore été en mesure d’agir selon le bien ou le mal.
Dans nos cabinets, il est fréquent d’entendre une culpabilité naître d’actes moralement ou sentimentalement ou émotionnellement répréhensibles dont la personne se sent responsable. En accompagnant ce travail sur ce sentiment de culpabilité, il est aussi fréquent que cette culpabilité disparaît au profit d’une clairvoyance et d’un relativisme. Souvent aussi, lorsque la personne engage un dialogue avec la personne auprès de laquelle elle se sent coupable, cette culpabilité s’estompe, se transforme. Il arrive aussi que pour assumer pleinement cette culpabilité, un acte répréhensible soit réellement commis pour en obtenir par la société réparation. Ainsi, la faute est validée et une remise de dette pour la faute commise est accomplie.
Il y a une situation inéluctable dans laquelle la culpabilité ne peut-être effacé, et cela malgré tout l’accompagnement mis en place, c’est celle lorsque la personne a commis un meurtre. La limite de notre place d’analysant se loge à cet endroit. La mort ne peut être réparée. La vie ne peut être rendue. Cette situation rend notre position humble et à la mesure de notre humanité. L’analyste est à côté, mais ne peut rien faire à la place de.
Cette chanson dit aussi l’emprise de la religion sur nos vies. Associer l’amour au péché originel n’est-il pas aussi une façon de nous enfermer dans un mode de pensée qui asservit notre raison en nous privant d’un libre arbitre individuel ? Je garde cette réflexion sur la religion pour un prochain Radio divan.
Guylène Dubois