Jardin d’Isis reçoit Nour Cadour autour de deux publications parues en 2022:
Un roman L’âme du Luthier et un recueil de poésie paru à L’appeau strophe collection âmes libres.
L’âme du luthier est un roman paru chez Hello Editions en 2022 dans lequel l’auteur revient sur ses origines, on entre dans la culture syrienne par de multiples portes, par la description des métiers, l’art culinaire, le paysage alentours du village Maaloula, l’architecture, les danses folkloriques, tout est tricot du souvenir et retour sublimé sur cette enfance syrienne et cette douceur orientale.
Dans ce roman Nour Cadour nous fait accéder à ce besoin d’écrire porté depuis l’enfance.
De nombreuses pages reviennent sur la fabrication du violon dont le héros Yaël dit qu’il faut au père 300 heures pour produire un violon, de nombreuses essences de bois et aussi cette petite pièce l’âme du violon, ce roman résonne comme un poème d’amour échangé entre le père et son enfant.
La deuxième partie du roman se déroule à Paris, le héros noue de nouvelles amitiés, amours, l’action se situant dans les années 2011-13-15, Nour évoque cette terre d’harmonie et de tolérance qu’était la Syrie, donne un éclairage sur le conflit syrien survenu depuis et nous offre de poèmes sensibles autour de l’exil et autres belles pages autour de la naissance du sentiment amoureux.
Et autour du recueil « Larmes de lune »…On croise Charles Baudelaire, Omar Kayam, Khalil Gibran, Louis Aragon etc. on est d’emblée frappé par l’apport de cette culture franco-syrienne. La passion pour la poésie transmise en premier lieu par le grand-père mais aussi par la grand-mère qui conjugue une poésie des gestes du quotidien.
On ressent cette fascination pour le mot qui embrase, en magnifiant cette terre de Syrie et ses villes, la poésie s’exhale des lignes que ce soit dans les poèmes mais aussi portée au travers de sa prose, tout est prétexte à poésie, la fabrication du savon d’Alep, du tablouleh, des pâtisseries, la préparation du café, de la glace artisanale etc . Les images sont sublimes, les verbes employés détournés pour nous transporter au sein de ses émotions :
Je cite « tempérament imbibé-tamponner nos âmes- nos créations communes émergeaient sous une brume majestueuse tachetée d’azur où nos cœurs s’infusaient dans l’avenir roué de baisers »
Nour Cadour nous parlera aussi de l’Appeau strophe, une association qui offre différents chemins d’écriture et porte la poésie vers divers lieux et des voix multiples.
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