André Gardies, Derrière les ponts, Ed. du Mont.
Ce n'est pas le premier entretien réalisé avec mon invité de ce jour. Nous avons évoqué l'un de ses romans publiés aux éditions de la Différence La baraque du cheval noir et pour son livre, Je t'écris du Gévaudan, mon invité est venu avec Jacques Mauduit. Nous ne sommes donc pas des inconnus l'un pour l'autre. André Gardies, bonjour.
GD : André Gardies, vous publiez aux éditions du Mont, Derrière les ponts, un livre d'un peu plus de 150 pages. Un livre qui serait une nuée de bulles de l'enfance. Des bulles qui encerclent des images, qui se transforment en mots, puis en récits qui déroulent le souvenir
GD : les mots qui ouvrent le récit sont de toute nature. Nous avons par-exemple. La poignée de porcelaine p. 19 : Lourde et pleine comme un bel œuf luisant.
GD : ou encore le livre de lecture, p. 41 magnificence du premier manuel de lecture : il s'ouvre sur la vérité colorée du monde, enfin circonscrit, calibré, et par là, préhensible.
GD : mais comme porte d'entrée à votre récit, il y a les lieux, les qualificatifs géographiques. Derrière les ponts, le titre de votre livre André Gardies, est extrait de la phrase J'habite derrière les ponts. p. 17
GD : et puis votre livre s'ouvre avec le nom de la rue où se tient la maison familiale : rue Salomon Reinach. Et vous écrivez p. 8 cette phrase qui encadre formidablement l'ensemble de ces bulles d'enfance « Durant des années, l'enfant recopia consciencieusement cette adresse sur la couverture des cahiers de classe … au dos des cartes postales expédiées depuis le Pigeonnier…si bien qu'elle devint une marque d'identité aussi familière et prégnante que le teint de la peau. Il y a la maison familiale, le mas des grands parents. Vous rassemblez ici votre livre au point que je me suis demandé si vous n'aviez pas écrit ce récit à la fin de la rédaction de votre livre.
GD : et puis vous évoquez aussi des événements : la guerre p. 21. De la guerre, l'enfant n'a gardé que peu de souvenirs.
GD ; il y a aussi des lieux intime les pièces du silence p. 29 qui ressemblent aux eaux tranquilles d'un étang ; les petits coins, la porte verte, ce lieu de jeu extraordinaire. p. 129
André Gardies, vous êtes un homme du cinéma je vous invite à écouter la musique de Nino Rita dans la scène de la rumab du film la Saraghina de Fellini. https://www.youtube.com/watch?v=_n2s5i2i2Jg
GD : sur FM PLUS 91 FM, le compositeur de Fellini pour accompagner la lecture du livre d'André Gardies, Derrière les ponts. André Gardies. Pour écrire ces récits, aviez-vous des notes prises au moment du souvenir, ou est-ce en 2016, 2017, vous vous êtes dit tiens je vais à la recherche de mes souvenirs.
GD : alors, il y a des personnages dans ces souvenirs : Claudette, Madame Crozel dans sa vigne et Marcel, Henri, Mauricette, l'oncle Georges, mais le livre s'ouvre sur un personnage fondateur, la mère Man p. 5
GD : et puis, il y a pour moi un récit qui clôt cet univers de l'enfance de façon plus forte que les événements liés à la découverte de la sexualité, c'est Trop riche. p. 142. « Je ne viendrai plus chez toi. Tu es trop riche. ». et là la naïveté du monde de l'enfance s'écroule.
GD : merci André Gardies pour ces récits Derrière les ponts publié aux éditions du Mont.
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