Lundi 08 avril 2024 de 11h à 12h sur RADIO FM PLUS 91fm Montpellier l’émission Traces de Lumière est consacrée à : Pablo NERUDA Residencia en la tierra / Résidence sur la terre – vous pouvez écouter aussi par internet et ensuite en podcast www.radiofmplus.org
La guerre civile espagnole qui éclate en juillet 1936 voit Pablo NERUDA s’engager auprès du camp républicain contre FRANCO. Après l’assassinat de GARCIA LORCA, fusillé en août 1936, il écrit un livre intitulé L’Espagne au cœur (Espana en el corazon), dédié à l’Espagne martyre. Il est relevé de ses fonctions diplomatiques. En 1937 il fonde avec César VALLEJO le comité hispano-américain de soutien à l’Espagne. En 1939, il est nommé à Paris chargé en particulier de l’immigration au Chili des réfugiés espagnols. En 1940, de retour au Chili, il compose un Chant général du Chili (El canto General) avant d’être envoyé comme consul général à Mexico, puis voyage au Guatemala, au Pérou et à Cuba. Il est élu sénateur. Le dictateur VIDELA farouche anticommuniste fait réagit le poète par un discours au Sénat portant le titre du célèbre pamphlet d’Emile ZOLA : J’accuse (Yo acuso !). Il échappe de peu à la prison et doit entrer dans la clandestinité en 1948 lorsque le Parti Communiste est interdit. Débute alors une longue période faite de clandestinité militante, de rencontres amoureuses et d’errance dans divers pays d’Amérique du sud, d’Asie et d’Europe. En 1950, il publie à Mexico, où il rencontre Paul ELUARD, son Chant Général (El canto general) vaste poème épique en 15 chants retraçant l’histoire et les luttes du peuple latino-américain opprimé. La même année il reçoit conjointement avec Pablo PICASSO le Prix international de la Paix…
En août, Pablo Neruda peut enfin rentrer au Chili, son ordre d’arrestation ayant été annulé. Il compose les trois volumes des Odes élémentaires (Odas elemenatales) où il fait un éloge dépouillé des choses les plus simples de la vie. En 1969 il est désigné par le parti communiste chilien pour être candidat à l’élection présidentielle mais il préfère soutenir la candidature de Salvator ALLENDE. Il est nommé ambassadeur du Chili à Paris lorsque ses compagnons de lutte accèdent au pouvoir en 1970. Il publie à Paris L’épée en flammes et Les pierres du ciel, livres dans lesquels sa méditation sur la solidarité et la fraternité humaine atteint sans doute son expression la plus intense. En octobre 1971, il obtient le Prix Nobel de Littérature. Le peuple l’accueille par un hommage triomphal. Il rédige un long poème politique incitation au Nixoncide et éloge de la révolution chilienne, en vue des prochaines élections. Parution en trois volumes de ses Œuvres complètes.
Pablo NERUDA meurt le 23 septembre 1973 d’un cancer du pancréas dans un hôpital de Santiago du Chili, quelques jours seulement après le putsch du général Augusto PINOCHET qui a entraîné la mort brutale de Salvator ALLENDE et le saccage des maisons du poète. Malgré la présence de l’armée lors de son inhumation, des chants sont scandé par la foule et le cortège se transformera en manifestation de protestation contre le régime. Un dernier recueil, La rose détachée, ainsi que son autobiographie, J’avoue avoir vécu, sortiront à titre posthume l’année suivante. Depuis 1992, Pablo NERUDA, devenu poète national du Chili, repose dans le cimetière d’Isla Negra. Une des œuvres les plus célèbres du poète chilien Pablo Neruda s’intitule Les Hauteurs de Machu Picchu, deuxième chant du Chant général : Pour Pablo NERUDA « Machu Picchu est un voyage à la sérénité de l’âme, à la fusion éternelle avec le cosmos, là-bas nous sentons notre propre fragilité. C’est une des plus grandes merveilles d’Amérique du Sud. Un havre de papillons à l’épicentre du grand cercle de la vie. Un miracle de plus. » Dans ce chant, Neruda raconte son ascension jusqu’au Machu Picchu qu’il décrit comme une étape fondamentale dans l’écriture du Chant général : cette expérience lui permet de prendre conscience de l’unité du continent américain, mais aussi de sa « mission » de poète qui doit raconter l’histoire de tous ceux qui ont quitté cette terre. C’est ainsi qu’il déclare, en s’adressant aux incas disparus dont il sent la présence, « Je viens parler par votre bouche morte », affirmation qui peut résumer la démarche de l’ensemble du Chant général.
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Merci pour ce regard et ces voix pour cet écrivain chilien prix Nobel de l’Île Noire auteur du magnifique » J’avoue que j’ai vécu ». Ce dernier ouvrage fait partie de mes livres de chevet. Trace de Lumière, huella del sol, huella en la arena, est un modèle vivant d’empreinte poétique.
Merci Claude Pablo NERUDA donne forme humaine au silence –