CARNET de ROUTE
La montée vers les neiges éternelles de KATHMANDOU à l’ANNAPURNA extrait de mon carnet de voyage Des nuages blancs au thé sublime paru aux éditions Traces de Lumière – L’ouvrage est composé de deux carnets de route.
Le premier carnet s’intitule « Des nuages blancs au thé sublime ». Je retrace mon voyage que j’ai accompli de l’Inde au Népal en passant par le Sikkim, l’Assam et le Ladakh. Un voyage qui a duré une année de mars 1976 à février 1977. Le second carnet, intitulé « Sur les chemins de vie », retrace mes séjours en Chine, au Sahara, à l’île de Pâques, en Polynésie, au Pérou, en Égypte, et à Conques. La capitale du NEPAL est une petite merveille. J’éprouve un choc heureux, j’ai l’impression d’entrer dans une petite ville à peine sortie du Moyen-Age. KATHMANDOU signifie en langue newari : temple du bois. Les temples sont pour le voyageur, des monuments extraordinaires. NAMASTE ! (Bonjour ! Bienvenue !) Parmi les choses vues au NEPAL, des lieux extraordinaires comme : PATAN, BHAKTPUR, PASHUPATINATH, BODHNATH qui vous fascinent. La montée vers les neiges éternelles De Kathmandou à l’Annapurna.
Depuis mon enfance, j’ai toujours voulu me rendre dans l’HIMALAYA. TINTIN, MARCO POLO, et les livres de Jules VERNE, d’Alexandra DAVID-NEEL, de KIPLING, de Maurice HERZOG, sont à l’origine de mes rêves les plus fous. POKHARA – C’est le départ de beaucoup de randonnées. Une ville située à 200 kilomètres de la capitale. Soit 7 heures de bus. Elle se trouve près d’un magnifique lac : avec en fond de décor toute la chaîne de l’ANNAPURNA. C’est grandiose ! Je me trouve en compagnie :
-Du guide ou sirdhar, ancien meneur de caravanes. Il joue un rôle prépondérant dans l’équipe. Outre sa connaissance du terrain, il doit aussi coordonner la bonne marche des porteurs. Il tient un budget. C’est à lui que revient de trouver les bons emplacements pour le campement.
-De l’interprète, qui est d’une grande utilité et d’une nécessité absolue, à cause des principales langues que l’on découvre au cours de la randonnée.
-Du cuisinier qui dispose d’une batterie de casseroles, de boîtes de conserves, d’aliments, d’huile…Il a la parole et le rire facile. Il est plein d’entrain.
-De quatre porteurs d’ethnies différentes qui transportent des charges de 30 à 40 kilogrammes. Trois sont pieds nus et le resteront toujours. Ils possèdent de grands paniers qu’ils portent sur leur dos. Seul moyen de transport efficace.
La randonnée durera trois semaines. Et au bout, une expérience pleine de richesse qui se traduit par un épanouissement : visuel, physique, religieux, écologique, relationnel…Le parfait accord de l’homme avec son environnement. 6000 mètres altitude atteinte – Je me sens écrasé par la masse neigeuse, rocailleuse, qui s’élève au-dessus de moi. Mais le spectacle est fascinant. Les nuages se heurtent aux parois des massifs. Ils reviennent en arrière, puis heurtent à nouveau, pour former d’autres nuages. Le soleil dans une symphonie de lumière, s’étale joyeusement dans la neige qui, par endroit fume. Quelques rochers craquent, s’écroulent en donnant naissance à des éboulis, à quelques petites avalanches. Des bruits inconnus rebondissent, s’amplifient, vibrent, et passent dans l’espace habité par des esprits, des âmes errantes, des légendes populaires. On parle doucement, et très peu. Tout est dans le minéral, le végétal. Je vis intérieurement. Les sensations sont nouvelles, florissantes, musicales. La peur n’existe pas, parce qu’on a atteint les limites du beau, du trouble, du rêve, et qu’on entre, tranquille dans le mystère de la vie, côtoyant semble-t-il, la parole divine et la sagesse humaine. On se découvre étrangement seul, mais peuplé de mille vies présentes, futures. Puis cette étrange solitude se transforme, se dissout, disparaît derrière les crêtes. On devient unité.
Podcast: Download