Lundi 02 décembre 2024 de 11h à 12h sur RADIO FM PLUS 91fm l’émission Traces de Lumière est consacrée à Antonio MACHADO Soledades (possibilité d’écouter l’émission aussi par internet et en suite en podcast www.radiofmplus.org -rediffusion samedi 07 décembre 2024 de 11h à 12h).

Antonio MACHADO est le poète emblématique des valeurs profondes de l’Espagne, de sang et de soleil. Il en connaît les blessures anciennes et nouvelles, et les fleuves, les amours et les oublis.

Il faut savoir l’amour intense que les Espagnols de l’exil portent à Machado. Il est l’image même de l’exil et de la tolérance. Lui qui ne connut l’exil réel que quelques jours pour en mourir, mais qui aura vécu l’exil intérieur toute sa vie. Sa tombe à Collioure avec sa bouche d’ombres en forme de boîte aux lettres est ouverte à toutes les interrogations, à toutes les questions. Elle est devenue une sorte de phare qui attire tous ceux qui ont en eux la mélancolie de l’exil, ou qui un jour ont entendu quelques bribes des paroles de Machado. Et toutes les lettres glissées trouvent un jour réponse ! Antonio MACHADO homme contemplatif, pris dans des quêtes impossibles et sans issue, semblait souvent se cacher derrière l’ombre de ses mots. Ses livres majeurs – Solitudes en 1903 à l’âge de 28 ans, Champs de Castille en 1912-, ses écrits philosophiques (Juan de Maurena), ses pièces de théâtre laissent son empreinte profonde sur la terre d’Espagne. Il parlait aux humbles plus qu’aux savants. « Écrire pour le peuple, que voudrai-je de plus ? Désireux d’écrire pour le peuple, j’appris de lui tout ce que je pus, beaucoup moins, bien sûr, qu’il ne sait. Écrire pour le peuple, c’est écrire pour l’homme de notre race, de notre terre, de notre langue, trois choses inépuisables que nous ne finissons jamais de connaître. Ainsi sa réflexion sur la poésie demeure aiguë et déterminante : « …Mais les idées du poète ne sont pas des catégories formelles, des capsules logiques mais des intuitions directes de l’être qui devient, de sa propre existence ; elles sont, donc temporelles, jamais des éléments achroniques existentialistes, dans lesquels le temps parvient à une valeur absolue. L’inquiétude, l’angoisse, les craintes, la résignation, l’espérance, l’impatience que le poète chante sont des signes du temps et, en même temps, des révélations de l’être dans la conscience humaine. » (1931 Poétique). Pendant l’horrible guerre civile de 1936-1939, Antonio MACHADO se dressa et se mit tout entier au service de la République espagnole. Avec passion, comme dans un sursaut vital pour lutter contre l’instinct de mort des franquistes. Il vivait avec des principes intangibles : Pour autant que vaille un homme, il n’aura jamais de plus haute valeur que celle d‘être un homme. Il se souvenait du sol et des senteurs : « mon enfance, ce sont les souvenirs d’un patio de Séville et d’un verger lumineux où mûrit le citronnier ». La poésie de Machado est dense, grave, dépouillée, directe. Sa poésie est morale. Elle reste ouverte, vers la mer, vers le mystère de la condition humaine et de la vanité des choses et du savoir.

Et quand viendra le jour du dernier voyage,
quand partira la nef qui jamais ne revient,
vous me verrez à bord, et mon maigre bagage,
quasiment nu, comme les enfants de la mer.
Ces vers sont gravés sur sa tombe à Collioure.

Photo COLLIOURE dimanche 25 février 2018 – tombe d’Antonio MACHADO
Lecture poème Souvenirs extrait du recueil Champs de Castille d’Antonio MACHADO

Traces de lumière : Antonio MACHADO Soledades (solitudes)

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