1/ contexte
En 1897, l’écrivain Irlandais Bramstocker nous conte l’histoire du comte Dracula ( qui signifie le Diable , en langue Valaque) . Cet être à la fois mort et vivant qui suce le sang de ses victimes et aspire leur âme une fois la nuit venue , est appelé Vampire. Ce récit est inspiré d’une l’histoire vraie datant du milieu du XVème siècle, celle du prince de Valachie, Vlad Tèpes dit l’empaleur.
Célèbre pour avoir mis au Pal des dizaines de milliers d’opposants, et particulièrement des Ottomans, il est également reconnu par les saxons de Transylvanie comme le plus pervers dans l’art de la torture, n’hésitant pas à faire, entre autres horreurs, bouillir et rendre aveugles ses opposants. Certains classements le placent premier pervers narcissique socio-pathe de l’humanité, devant les empereurs Hérode et Caligula, les nazis Josef Mengele et Reinhard Heydrich.
Dans son histoire, l’humanité est marquée au fer rouge par pléthore de dirigeants sadiques et pervers. Ces comportements ont très certainement conditionné les premières lois connues, celle de Babylone et de Ur, ainsi que les codes de conduites religieux et philosophiques, dont il ne sera pas question aujourd’hui.
2/ Psychanalyse
Avant de parler de la perversion ancrée dans un sujet au développement avancé, jetons un oeil sur la théorie Freudienne, qui débute par la sexualité infantile. Suite à une conférence en 1879 à Budapest du pédiatre hongrois, Samuel Lindner, Freud dénote que le fait de déféquer ainsi que la succion du sein apparaissent comme d’ordre sexuel. Ici , il s’agit d’auto-érotisme de la petite enfance. Par la suite, l’enfant se verra imposer des règles, des lois, basées sur des sentiments de dégoût, et deviendra plus pudique. Cette évolution doit l’amener à sortir de l’auto érotisme pour l’emmener vers un but sexuel normal et non uniquement unilatérale où n’existe que son plaisir propre. C’est pourquoi Freud dit un jour « qu’on ne naît pas pervers, on le reste » qui fait suite à la très controversée phrase : » l’enfant est un pervers polymorphe. »
Il y a là un embranchement aux multiples chemins, car selon le positionnement moral et la force des pulsions dépendra le développement de la perversion.
Il y a deux catégories de perversions, que je comparerai en terme de justice. Pour les uns, un délit moral (exhibition, voyeurisme, fétichisme) et pour les autres de crimes (meurtre, torture, viol etc.) Pour imager cela, le premier cas serait celui d’un être humain qui s’assoit sur un banc dans un parc pour reluquer un jogger ou une joggeuse, ou tout simplement des passants marchant. Et l’autre cas, pour enlever et faire subir des atrocités à quelqu’un dans ce même parc.
2.1/ Archétype du pervers.
Stephen Karpman en 1968 propose un schéma relationnel dit dramatique, basé sous forme d’un triangle, où se trouvent trois positions : celle du sauveur, celle du persécuteur et celle de la victime. Ce schéma est très intéressant car il montre les trois axes adoptés principalement par le pervers, en fonction de sa potentielle victime. C’est un caméléon très intelligent dépourvu d’empathie. L’autre n’est qu’un objet, sa seule jouissance compte et existe à ses yeux.
3/ Actualité et réseaux.
L’essentiel du contenu proposé sur youtube peut être divisé en trois catégories.
La première, celle des définitions et explications sur la perversion narcissique.
La seconde, sur comment savoir échapper à l’emprise de pervers narcissique.
Et la troisième, il s’agit soit de reportages sur des pervers tueurs en séries, ou encore sur des oeuvres traitant de ce sujet .
Le 06 septembre 2022, le Nouvel obs a publié un article pour annoncer la diffusion de deux documentaire et d’une fiction inédite sur cette pathologie qui seront diffusés sur M6. Le journal nous apprend également qu’il est à l’origine en mars 2012 d’un dossier de une intitulé » les pervers narcissiques », dont le but avoué était de je cite » Sortir le concept de la sphère des analystes pour le mettre en circulation nous semblait d’utilité publique. »
Et effectivement , cela fait 10 ans que le sujet du pervers narcissique est devenu très fréquent, parfois utilisé à tort et à travers pour tout et n’importe quoi . Ce qui est aussi le revers de la médaille que de vouloir démocratiser une pathologie clinique.
Concluons par cette citation de Voltaire : « seuls les gens de bien ont des amis, les gens pervers n’ont que des complices. »
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