FM PLUS 91 FM à Montpellier, une radio associative locale
FM PLUS, créée le 22 janvier 1986 est une radio associative locale, de proximité sociale. Elle est régie, comme toutes les radios associatives par la loi de 1901. C'est une association à but non lucratif.
Les radios de fréquence hertzienne se répartissent en cinq catégories, identifiées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. La catégorie A est celle des radios associatives, à laquelle appartient FM PLUS. Ces radios ont pour mission de faire de la communication sociale de proximité. Leurs ressources commerciales ne peuvent dépasser 20% de leur budget. De fait, il n'y a pas ou peu de publicité sur les radios de catégorie A. C'est la particularité première qui les distingue, à l'écoute des autre radios. Les radios qui entrent dans la catégorie B sont "les services de radio locaux ou régionaux indépendants qui ne diffusent pas de programme à vocation nationale identifié". Ces radios sont aussi appelées les Indés ou radios commerciales. Dans la catégorie C, on trouve "les services de radio locaux ou régionaux qui diffusent le programme d’un réseau thématique à vocation nationale".. Dans la catégorie D, "les services de radio thématiques à vocation nationale" (exemples RTL 2, Rire et chansons) dans la catégorie E, "les services radiophoniques généralistes à vocation nationale". Il s'agit des radios historiques RMC, Europe 1, RTL. S'y ajoutent les radios de service public : France inter, France bleu.. et les radios d'autoroute, qui est encore une catégorie à part.
En 1981, la libération des ondes FM
En 1981, François Miterrand met fin au monopole de la radio et de la télédiffusion installé depuis la Libération. Trois à quatre mille radios sont alors créées dans toute la France. À Montpellier, une petite équipe crée Radio Clapàs, radio associative non-confessionnelle (loi de 1901). Cette équipe est composée d’enseignants, dont Philippe Daumas, professeur d’université, ou Henri Talvat, également militant politique, de professionnels de la culture comme l’écrivain Hubert Corbin, de syndicalistes, d’un pasteur, Jean Alexandre, alors directeur du Centre de rencontre pour étudiants, dit le 665. En réalité, Radio Clapàs émettait déjà clandestinement à partir d’un studio installé dans une camionnette. Cette action étant illégale, les animateurs portaient alors des pseudonymes, celui de Jean Alexandre était Captain Achab.
La Vache à colas
Sur proposition initiale venant des non-protestants, Radio Clapàs inclut jusqu’en 1990 dans sa grille de programmes des émissions protestantes conséquentes, culturelles, bibliques, historiques sous l’appellation La vache à Colas. C’est le titre d’une chanson anti-protestante datant des guerres de religion et très populaire en France jusqu’au dix-huitième siècle. Elle était à l’origine d’une expression courante désignant un protestant : « Il est de la vache à Colas ».
Ayant débuté en 1981 avec trois-quarts d’heure par semaine, La vache à Colas assure en 1989, grâce à une équipe d’une quarantaine de bénévoles aux convictions fort diverses en matière de religion, l’ensemble des programmes du samedi et du dimanche, soit environ vingt-quatre heures de programmation effective (hors musique enregistrée).
La radio dans les locaux du Centre 665
Emanation du 665, institution dépendant du Conseil régional de l’Église réformée de France, La Vache à Colas ne fonctionnait pas en pratique comme telle, mais en tant qu’élément du dispositif associatif de la radio. Comme elle ne faisait pas que du direct, le Centre a fini par installer un studio d’enregistrement dans ses locaux.
Antérieure de plusieurs années à la création de la station catholique Radio Maguelonne, La Vache à Colas a été sollicitée pour se joindre à celle-ci mais son équipe a préféré continuer à collaborer avec les représentants d’une culture populaire indépendante portée par Radio-Clapàs. Son point de vue était alors culturel, il s’agissait d’inscrire la culture protestante, spiritualité comprise, en tant que part de la culture globale, ceci en fonction d’une conception inclusive de la laïcité.
C'est pourquoi un certain nombre des membres de son équipe, n’ayant pas très bien vu le principe de la création d’une radio spécifiquement protestante en 1990, ne s’y sont pas engagés.
La radio comme poste de communication régionale protestante
En 1990, l’Eglise réformée de la région crée un poste communication radio régionale. Pierre Zentz est nommé sur ce poste avec pour mission de mettre en place un service de communication par le biais de la radio, en utilisant le studio créé au Centre 665. Parallèlement, l’autorité de contrôle, devenue depuis le Conseil supérieur de l'audivisuel, doit procéder au renouvellement du plan des fréquences des radios autorisées en 1990. Un appel de candidatures est lancé, FM-Plus constitue un dossier.
La diffusion 24h/24
Le 91MHz est attribué à FM-Plus qui la partage avec radio Agora, la radio de la Fédération des œuvres laïques (F.O.L) qui ne peut alors remplir toute la grille de programmation. FM Plus diffuse de 23h à 15h. Depuis le 1er janvier 2016, la fréquence de FM-plus 91MHz couvre les 24 heures.
La charte de FM Plus 91 FM à Montpellier
La charte de FM-Plus se structure autour de trois principes fondamentaux, en faisant preuve d'ouverture musicale, sociale et culturelle :
– faire échanger et se confronter le laïque et le religieux : avec des émissions bibliques comme marque du protestantisme, mais aussi spirituelles : boudhisme interreligieuses, par des interviews, des lectures et commentaires de textes ;
– garder un esprit de radio associative : libérée des contraintes des radios commerciales, FM Plus est soucieuse de donner la parole aux composantes de la société montpelliéraine et de la région Occitanie, en écho aux préoccupations plus largement européennes et mondiales ;
– faire écho à la dynamique associative locale : culturelle (Maison de la poésie, Arabesques), sociale (Solidarité Dom Tom, l'aide aux personnes en difficulté, par le biais de Gammes, Sos amitié) sportive et de santé (Sport et spécificités féminines, sexologie, clubs sportifs).
PS : Radio-Clapàs s’écrit avec un accent, clapàs étant un mot occitan (gros tas de pierre, gros éboulis : surnom de la ville de Montpellier). Sans l’accent, c’est le premier a qui porterait l’accent tonique.
Mise à jour le 10 février 2017, avec la collaboration de Jean Alexandre, en prenant comme sources les rapports d'activité de la radio.
Guylène Dubois